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Le pagne Noir-Bernard Dadier




«Nous les avons accueillis avec sympathie, un brin amusés par
 leur accoutrement folklorique, leur bigoterie empressée, leurs
manières doucereuses et leurs discours pleins de magie et de
tonnerre, ils faisaient spectacle dans l’Algérie de cette époque,
socialiste, révolutionnaire, tiers-mondiste, matérialiste jusqu’au
bout des ongles, que partout dans le monde progressiste on
appelait avec admiration “la Mecque des révolutionnaires”.
Quelques années plus tard, nous découvrîmes presque à
 l’improviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement
 insignifiant s’était répandu dans tout le pays.»
Après avoir brossé un tableau d’ensemble des courants musulmans,
 Boualem Sansal s’interroge sur les acteurs de la propagation de
l’islamisme : les États prosélytes, les élites opportunistes, les
intellectuels silencieux, les universités, les médias, «la rue arabe»…
Il questionne aussi l’échec de l’intégration dans les pays d’accueil
 des émigrés.
Ainsi, l’islamisme arabe tend à s’imposer, mal évalué par les pouvoirs
 occidentaux qui lui opposent des réponses inappropriées, tandis que
 les femmes et les jeunes, ses principales victimes, sont de plus en
 plus à sa merci.
Boualem Sansal, devenu l’une des grandes voix de la littérature
 algérienne, propose une synthèse engagée, précise, documentée,
sans pour autant abandonner les prises de position humanistes
 intransigeantes qui, au fil de ses romans, l’ont amené à dénoncer
 à la fois le pouvoir militaire algérien et le totalitarisme islamiste.


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